En introduction on présentera les grandes lignes du projet de recherche, et plus particulièrement les articulations méthodologiques qui le nourrissent. On s’intéressera d’abord au concept de fraternité issu de la Révolution française et à son cheminement dans la pensée italienne du Risorgimento. Ensuite, on se penchera sur les approches de l’engagement politique telles que l’histoire ou la science politique ont pu le concevoir, en insistant soit sur l’idéologie, soit sur les conditions sociales, soit sur le poids des circonstances évenementielles pour en isoler les déterminants. Ensuite, on présentera la manière dont le corpus des “frères” qui se sont engagés dans les luttes risorgimentales peut être traité, tant prosopographiquement que qualitativement. Une enquête qualitative doit être menée afin de repérer, dans les récits de vie, dans les correspondances, les références à la fratrie, à la fraternité, pour voir si la notion de fraternité « politique » peut avoir joué un rôle dans l’ engagement. A la manière de Lynn Hunt, ce serait donc « un roman familial du Risorgimento » dont nous voudrions dresser les contours. A partir de ces sources autobiographiques, c’est au fond le caractère opératoire du concept de fraternité que nous voulons tester. Enfin, nous voulons également tenter de relier histoire culturelle et histoire sociale en nous interrogeons sur le terreau socio-économique dans lequel vient s’ancrer ce mot d’ordre de la fraternité. A-t-il résonné avec particulièrement de bonheur parce que les conditions structurelles étaient favorables ? A partir d’un échantillonnage représentatif dans la scansion chronologique, dans la répartition géographique aussi, nous essaierons de comprendre quelle condition était faite aux frères d’Italie. Les communications du panel présenteront les premiers résultats obtenus.